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ENFANCE

a deux ans, préparateur aux examens de Chaptal, de Fontanes, et que j’ai eu le plaisir de fréquenter jusqu’à ses derniers jours.

Un certificat délivré, et remis à l’Hôtel-de-Ville, avant l’examen d’employé, porte les déclarations suivantes :


Je soussigné, chef d’institution, certifie que le jeune Paul Verlaine a fait toutes ses classes dans l’institution, d’octobre 1853 à juillet 1862. Qu’il a suivi, avec des succès marqués par plusieurs prix, les cours du Lycée Bonaparte, depuis la sixième jusqu’à la philosophie exclusivement ; que sa conduite a été celle d’un bon élève, et qu’il a terminé de fortes études, en se faisant recevoir bachelier ès-lettres à la fin de sa rhétorique. Je ne puis que rendre un excellent témoignage de cet élève, qui est au nombre des sujets distingués que compte l’établissement.

Signé : Landry, 32, rue Chaptal.


On voit donc, par cette pièce, sorte de certificat d’études, qui, sans être exigé, était avantageux pour le classement parmi les candidats aux emplois municipaux, que Verlaine n’a point été le cancre et l’ignare qu’il a bien voulu se dire. En tout, il se plaisait à se confesser pire. Ses biographes, M. Ch. Donos entre autres, ont eu tort d’accorder trop grande créance à ses Confessions, où il a souvent posé pour la plus déplorable des galeries. Ses bonnes études lui ont donné, toute sa vie, le sentiment des œuvres classiques. Il a si souvent exprimé son goût du latin ! Son œuvre entière s’est certainement ressentie de cette excellente et forte préparation universitaire, insoupçonnée de plusieurs de ses « disciples », et que, par une forfanterie singulière, il a contribué lui-même à dissimuler.