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PAUL VERLAINE

taire, et auteur dramatique dont le répertoire joyeux fit, avec Judic, la fortune des Variétés ; Ducloux, le parfait notaire, dont l’étude paternelle fit beaucoup parler d’elle, au moment du Siège, comme ayant reçu le dépôt du fameux plan Trochu ; Destailleurs, orientaliste ; Marzoli, publiciste républicain ; Vernhes, pasteur ; Hayem, dilettante et humouriste ; Heugel, l’éditeur de musique bien connu ; de Lespérut, diplomate distingué, et enfin cet excellent Antony Jeunesse, qui, sous le surnom du « Propriétaire » — il l’était en effet —, a laissé une joyeuse réputation au Quartier Latin, dont il fut pendant nombre d’années le boute-en-train, en même temps que l’un des plus actifs agitateurs républicains.

On voit que, pour cette seule classe de rhétorique du Lycée Bonaparte, en 1862, il y eut une floraison assez forte de notoriétés futures.

Deux de nos camarades se sont donné la mort, et, pour un seul, le suicide fut causé par la misère. Ce désespéré se nommait James de Rothschild. Il devait de l’argent : 35 millions, il est vrai, par suite du krach.

James était le fils de Nathaniel de Rothschild. C’était un garçon blond, timide, aimable. Il avait fait son droit, et figurait au tableau des avocats. Ne pouvant payer, et sa famille estimant que trente-cinq millions étaient somme trop forte pour se laisser aller à rembourser, le pauvre héritier de tant de millionnaires se fit sauter la cervelle. Une victime du nom. Un Rothschild ne pouvait sauter vulgairement, comme le premier tripoteur venu.

J’ai dit quelque part que Verlaine avait été un lycéen assidu, lauréat même par moments, et l’on m’a opposé la dénégation de Verlaine lui-même, confessant qu’il avait été un cancre, et que les punitions ne lui avaient pas été épargnées. Ceci est exact en général, et cependant, no-