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d’esprit qu’est le royaume des cieux, le royaume de la gloire appartient aux simples de génie.

Nous t’aimons et nous te pleurons, pauvre mort. Nous t’adorons, pur immortel.



DISCOURS DE M. STEPHANE MALLARMÉ


La tombe aime tout de suite le silence.

Acclamation, renom, la parole haute cesse et le sanglot des vers abandonné ne suivra, jusqu’à ce lieu de discrétion, celui qui s’y dissimule pour ne pas offusquer, d’une présence, sa gloire.

Aussi, de notre part, à plus d’un menant un deuil fraternel aucune intervention littéraire : elle occupe, unanimement, les journaux, comme les blanches feuilles de l’œuvre interrompu ressaisiraient leur ampleur et s’envolent porter le cri d’une disparition vers la brume et le public.

La Mort, cependant, institue exprès cette dalle pour qu’un pas dorénavant puisse s’y affermir en vue de quelque explication ou de dissiper le malentendu.

Un adieu du Signe au défunt cher lui tend la main, si convenait à l’humaine figure souveraine que ce fut, de reparaître, une fois dernière, pensant qu’on le comprît mal, et de dire : Voyez mieux comme j’étais.

Apprenons, Messieurs, au passant, à quiconque, absent certes, ici, par incompétence et vaine vision, se trompa sur le sens extérieur de notre ami, que cette tenue, au contraire, fut, entre toutes, correcte.

Oui, les Fêtes Galantes, la Bonne Chanson, Sagesse, Amour et Parallèlement ne verseraient-ils pas, de génération en génération, quand s’ouvrent, pour une heure, les juvéniles lèvres, un ruisseau mélodieux qui les désaltérera d’onde suave, éternelle et française. — Conditions, un peu, à tant de noblesse visibles : que nous aurions profondément à pleurer et à vénérer, spectateurs, naguère, d’un drame sans le pouvoir de gêner, même par de la sympathie, rien à l’attitude absolue que quelqu’un se fit en face du sort.

Paul Verlaine, son génie enfui au temps futur, reste héros.

Seul, ô plusieurs qui trouverions avec le dehors tel accommodement fastueux ou avantageux, considérons que — seul,