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me laisse espérer une guérison possible et relativement prompte.

Xau m’a envoyé dernièrement une lettre m’invitant à un article sur les femmes du monde, salons, élégances, modes, etc. Difficile à faire d’abord, surtout pour un sauvage comme moi, puis mon rhumatisme me paralyse. Je vais d’ailleurs lui écrire pour m’excuser, et voir si vraiment il y a quelque chose à faire pour moi.

Au revoir, cher ami, mille choses chez toi et à Grandin, quand tu le verras.

Ton P. Verlaine.


Mardi, 15 juillet 91.
Cher ami,

As-tu reçu ma missive d’il y a quelque temps ? Je te l’avais une première fois adressée 3, rue de Mesmes, avec l’intelligente mention : E. V. Elle m’est naturellement revenue de par la poste, et je l’ai réexpédiée correctement.

Elle te marquait mon désir d’une réponse, particulièrement à la question d’une petite villégiature en ton Bougival, suivant ta si gracieuse offre, pourvu toutefois qu’il n’y eût là aucun encombrement pour toi. Je te confirme cette lettre malchanceuse.

Un petit air de cambrouse me ferait le plus grand bien et me permettrait d’achever de grands travaux qui me doivent, enfin ! tirer d’embarras ! D’ailleurs, j’espère en avoir tôt fini avec cette misère de cinq ans ! !

Réponse le plus tôt possible, s’il te plaît. Je crois que mon temps est compté ici.

Écris dare dare à ton vieux

P. Verlaine
Lit 25, salle Woillez, hôpital Cochin,
Boulevard Saint-Jacques.

P. S. — As-tu retrouvé ma lettre de Londres et mes vers sur « Juin 1832 », parus à Londres ? — Ci-contre un sonnet pour l’édition Savine (sous presse) de Dédicaces.


Verlaine, dans les divers hôpitaux où il séjourna, plus longuement qu’il n’était dans les usages administratifs,