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Verlaine, cependant, avait publié Amour, et Parallèlement était sous presse.

J’ai dit plus haut dans quelles conditions cérébrales et aussi dans quelle situation matérielle la plupart des pièces qui forment ces deux volumes furent composées.

Il ne faut pas attribuer à Parallèlement, à certaines pages débordantes d’une luxure que l’on peut qualifier de chimérique, l’autorité d’une biographie, l’importance d’une confession, et le poids d’un aveu. Il ne faut pas oublier, en lisant ces pages, d’une facture objective, d’une fiction vicieuse, plutôt fanfaronnes, que Verlaine a dit : « Je ne parle pas bien entendu de Parallèlement, où je feins de communier plutôt avec le diable. » (Mes Prisons.) C’est dans la solitude des prisons belges que Verlaine conçut et exécuta la plupart de ces petits poèmes exacerbés, où le prurit de la pensée, du rêve, de l’imagination voluptuaire est si intense. Ces vers tourmentés, d’un fini bizarre et capricieux, rappellent ces noix de coco que patiemment sculptaient, ajouraient et ciselaient les forçats des anciens bagnes, et qu’ils offraient d’un air bonasse et malicieux, aux bourgeois intimidés visitant les pontons toulonnais et brestois.

Verlaine désirait, en sortant de l’hôpital, faire une saison à Aix-les-Bains. Il me fit part de son désir, en m’annonçant une seconde édition de Sagesse et l’apparition de Parallèlement. Ces deux lettres indiquent déjà un certain refroidissement dans les rapports de Verlaine avec son éditeur Vanier.


Le 15 juillet 89.
Mon cher Edmond,

Cette s… de Vanier t’a-t-il envoyé Parallèlement et la réédition de Sagesse ? Moi, je n’ai plus de rapports avec lui, et m’apprête à le faire danser. Si tu n’as pas reçu ces deux