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Les lettres suivantes, écrites de l’hôpital Broussais, nous initient à la misère de Verlaine et à ses espoirs de réaliser des fonds avec sa copie (bien entendu, je ne reproduis ici que quelques-unes de très nombreuses lettres de Verlaine, à cette époque, leur monotonie rendant superflues de plus fréquentes citations).


Paris, le 9 octobre 1887.
Cher ami,

Merci de tes bonnes promesses d’hospitalité. J’espère d’ailleurs ne pas te gêner longtemps, si toutefois je me vois obligé de demander asile à ta bonne amitié. Je ne sais encore quand je sortirai. Je tâcherai que ce soit le plus tard possible, d’autant plus que je suis en voie d’amélioration, et commence à espérer que l’on continuera à me traiter par des mouvements gradués. De la sorte, j’éviterai, non sans joie, une opération d’ailleurs peu sûre de réussir. Enfin, quand je me verrai sur le point de partir, je te préviendrai quelques jours d’avance.

Je vais envoyer mes Romances à Mario Proth. Dis-lui un mot en ma faveur. J’ai des raisons pour désirer une phrase aimable dans sa causerie littéraire du Mot d’Ordre.

Je fais des proses pour journaux payants, mais où m’adresser ?

Mendès, qui avait promis de s’occuper de moi, ne s’en occupe guère, après une fantaisie des Mémoires d’un Veuf, insérée en août à la Vie populaire (12 francs).

Mais j’ai bon espoir, d’autre part ! — s’il y a lieu ! et courage.

À toi de cœur
P. V.
Hôpital Broussais, salle Follin, lit 22.


Autre lettre, très raisonnable, où il fait part de ses projets, des économies qu’il veut réaliser. Il parle vaguement de se retirer dans une maison de santé, dans une Sainte-Périne pas cher.