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PAUL VERLAINE

accompli tous mes devoirs civiques et sociaux en France et comme Français, et m’être, sans que rien m’y forçât que le patriotisme, mêlé, la guerre arrivée, à la défense nationale, dans la mesure de mon possible, je dus, en 1872, opter à Londres, où m’avaient jeté les suites de la guerre sociale, après la guerre civile et la guerre étrangère, en faveur de la nationalité… de ma naissance ! (Confessions, Ire partie.)


Verlaine a donc opté pour la France, dans les conditions imposées par le traité de Francfort. Il eut toute sa vie, avec des ralentissements et des emballements intermittents, des sentiments patriotiques, presque militaristes. On a pu le qualifier de chauvin. Cette épithète ne le ridiculisait point. Son chauvinisme était sincère et énergique, à la fois instinctif et raisonné, héréditaire et acquis. Ceci contrastait avec les opinions indifférentes, sceptiques, cosmopolites ou même anarchistes, qu’exprimaient, surtout lors des dernières années de sa vie, ses compagnons de café, ses confrères des revues décadentes, ses collaborateurs aux feuilles symbolistes, ceux qu’il appelait ses disciples. Il protestait contre ces négations du patriotisme, qui pour lui étaient des blasphèmes, en affirmant « cette émotion très réelle, qu’il ressentait toujours, quand il était question, parfois trop légèrement, de cette Alsace-Lorraine, qu’on semble, disait-il, avoir un peu oubliée, ou même traiter, déjà ! dans quelques milieux, de quantité négligeable. »

Son ode vigoureuse à Metz demeure le témoignage écrit de ses sentiments nationaux :


Ô Metz, mon berceau fatidique,
Metz, violée et plus pudique,
Et plus pucelle que jamais,
Ô ville, où riait mon enfance…

… Patiente encor, bonne ville !
On pense à toi, reste tranquille.