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Ceci est probable, mais ne justifie pas toutefois le choix du pays des Létinois. Je suis enclin à supposer que Verlaine songea, en même temps qu’à sa mère, au père Létinois, pour l’aider à publier son ouvrage. Le paysan n’était pas un prêteur bénévole, et il ne devait rien entendre aux vers et à leur publication. Mais Verlaine l’attira probablement par l’espoir d’une bonne affaire. Il dut lui demander une commission secrète sous forme de prêt et de remise, s’il lui faisait vendre sa maison de Coulommes.

Ce fut, en effet, cette maison des Létinois que Mme  Verlaine acheta, assurément sur l’indication et d’après les conseils de son fils.

Il convient de ne pas oublier que la première acquisition, celle de Juniville, avait été faite avec l’argent des Verlaine, au nom du père Létinois. Ce malin campagnard avait, à la mort de son fils, vendu la dite maison sans en verser le prix à ses véritables propriétaires, paraît-il. Il était donc redevable envers Mme  Verlaine et envers son fils, et ce fut, à mon avis, pour se rembourser en partie, que les Verlaine songèrent à lui pour une nouvelle acquisition. Paul Verlaine dut tirer quelque argent, à l’insu de sa mère, de cette combinaison, car Jadis et Naguère furent bientôt annoncés et publiés. Voici l’extrait de l’acte de vente :


La propriété de Coulommes, sise lieu dit Malval, comprenant maison d’habitation, dépendances, cour et jardin, d’une contenance de 7 ares et 60 centiares, fut acquise par Madame Élisa-Stéphanie-Julie-Josèphe Dehée, rentière, demeurant à Paris, rue de la Roquette, 17, ci-devant et présentement à Coulommes, la dite dame veuve de Nicolas-Auguste Verlaine.

De M. Jean-Baptiste Létinois, rentier, et de dame Marie-Louise-Delphine Moreaux, son épouse, demeurant à Ivry (Seine),