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dans des articles bienveillants. Il analyse ses œuvres, en cette sorte de nécrologie avant décès. Après avoir résumé diverses phases de son existence, parlé de ses parents « exceptionnels », rappelé les stages scolaires, et cité son vers : « Je ne puis plus noter les chutes de mon cœur », il nomme sous des désignations faciles à reconnaître ses principaux ouvrages : Mauvaise Étoile ce sont les Poèmes Saturniens, Pour Cythère, Corbeille de noces, ce sont les masques transparents des Fêtes galantes et de la Bonne chanson, et Sapientia n’est que la traduction latine de Sagesse, enterrée chez Palmé, dans la cave, muse assassinée. Enfin, il qualifie très justement, dans cet ouvrage même, les Poètes maudits, qu’il appelle les Incompris : « Depuis, Pauvre Lélian a produit un petit livre de critique, oh ! de critique ! d’exaltation plutôt, à propos de quelques poètes méconnus… »

Les Poètes maudits, édition originale, ne comprenaient que les notices de Corbière, Arthur Rimbaud et Mallarmé (1884). L’édition de 1888, nouvelle édition, ornée de six portraits par Luque, contient, outre les notices déjà citées, celles de Marceline Desbordes-Valmore, Villiers de l’Isle-Adam et Pauvre Lélian. Édition in-18 de 102 pages. Léon Vanier, éditeur. Asnières, imprimerie Louis Boyer et Cie.

Verlaine cherchait à monnayer ses œuvres en prose. Il savait que les vers ne trouvaient que difficilement, non seulement un éditeur, mais encore un public. Et puis, il prenait goût à cette prose qui se muait en métal. Il avait l’expérience des « Paris-Vivant » du Réveil, et Léon Vanier venait de lui imprimer, et de lui payer, sa plaquette des Poètes maudits. Il résolut de « placer » de la copie.