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ginale un volume in-18 de 222 pages. La couverture, papier glacé grisâtre, est encadrée de filets noirs. Elle porte simplement : « Paul Verlaine. — Les Mémoires d’un Veuf. — Paris. Léon Vanier, éditeur, 19, quai Saint-Michel. 1886. »

Sur la feuille de garde l’annonce suivante :

Ouvrages du même auteur : Poésie : Poèmes Saturniens, 5 fr. ; Fêtes galantes, 3 fr. ; La bonne chanson, 2 fr. ; Romances sans paroles, 3 fr. ; Jadis et naguère, 3 fr.

En préparation : Amour. — Parallèlement.

Prose : les Poètes maudits, 5 fr. ; Louise Leclercq, 3 fr. 50.

Asnières. Imprimerie Louis Boyer et Cie, 8, rue du Bois.


Ces « Mémoires d’un veuf » me sont donc dédiés, ce dont ne se douteraient guère ceux qui ont seulement entre les mains l’édition des Œuvres complètes de l’éditeur Vanier, petite vengeance de cet éditeur que j’avais houspillé à l’occasion de la publication des Invectives.

Verlaine, timidement, après s’être enhardi dans le contact des gens et des choses de la Brasserie Bergère, où se réunissaient les collaborateurs du Réveil, fit quelques apparitions au quartier latin, pour lequel il avait toujours une prédilection. On le vit au d’Harcourt, à la Source, au Louis XIII. Il n’avait nulle cour de disciples alors. Germain Nouveau, le plus souvent, l’accompagnait. Il rencontra toutefois quelques jeunes écrivains, frondeurs ardents, qui publiaient une feuille satirique, exclusivement littéraire et novatrice : Lutèce. C’était l’aube du Symbolisme et l’entrée en scène des Décadents.

Cette génération neuve, poussée après la guerre, tout à fait étrangère aux hommes, aux œuvres du Parnasse de Lemerre, traitait Leconte de Lisle, Heredia, Coppée, avec une irrévérence dédaigneuse, les considérant comme des classiques, comme des perruques et des pontifes,