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ces que, dans d’autres moments, ses élans pieux et ses repentirs ultra-édifiants.

Il prétend donc, avec une grosse ironie, qu’il eût été préférable que Victor Hugo mourût en 1844 ou 45, au lendemain des Burgraves. Et il lui donne, à cette époque, comme bagage de gloire, trois ballades : les Bœufs qui passent, il avait applaudi cette ballade popularisée, au café-concert, mise en musique par Lassimonne, le sous-chef d’orchestre de l’Élysée-Montmartre ; le Pas d’armes du roi Jean, nous en avions loué la musique rythmée et colorée que notre ami Emmanuel Chabrier, l’auteur d’España, avait improvisée, au piano martelé sous ses doigts infatigables, un soir, chez L. X. de Ricard ; et la Chasse du Burgrave. Voilà des titres sérieux pour l’immortalité d’Hugo ! Verlaine, poursuivant la blague à froid, daigne y ajouter les Tronçons du serpent, des Orientales, qu’il proclame une perle. Il s’y trouve, en effet, un jeu de rhétorique curieux, une poursuite hardie et ingénieuse de métaphores. En prose, il admire Bug-Jargal, Notre-Dame de Paris, qu’il affirme être « si drôle par places » ; enfin, il classe, parmi les œuvres à conserver le Rhin. Tout le reste est bon à mettre où Alceste expédiait le sonnet d’Oronte.


Oui, s’écrie-t-il, dans une sorte de fureur iconoclaste, tout ce qui part des Châtiments, et Châtiments compris, m’emplit d’ennui, me semble turgescence, brume, langue désagrégée, d’art non plus pour l’art, incommensurable, monstrueuse improvisation, bouts-rimés pas variés, ombre, sombre, ténèbres, funèbres, facilité déplorable, ô ces Contemplations, ces Chansons des Rues et des Bois ! manque insolent platement de la moindre composition, plus nul souci d’étonner que par des moyens pires qu’enfantins.


Dans cette enragée et comme maniaque démolition, tentée inutilement par lui, et par d’autres qui n’avaient