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XIV

RETOUR À PARIS. — RENTRÉE DANS LA VIE LITTÉRAIRE.
— SAGESSE. — LE RÉVEIL. — LES POÈTES
MAUDITS. LES MÉMOIRES D’UN VEUF
(1881-1883)

Verlaine, revenu à Paris, — il habita successivement Boulogne-sur-Seine, la rue de Lyon, puis rue de la Roquette, no 17, — ayant renoncé à la culture, pas définitivement d’ailleurs, s’était efforcé de reprendre sa place, son rang, dans la littérature. Il avait perdu toutes ses relations, ne connaissait plus ni auteurs ni libraires. Il m’était difficile de lui procurer un éditeur. Je cherchais pour moi-même cet intermédiaire indispensable. Mais les libraires Dentu et veuve Tresse [Victor Stock], qui m’éditaient mes premiers romans, ne voulaient pas entendre parler de poésies. Enfin l’éditeur catholique Victor Palmé accueillit le manuscrit, que le poète solliciteur trimbalait, avec un monotone insuccès, de librairie en librairie. Victor Palmé accepta ce volume de poésie, non pas parce que les vers lui semblaient beaux, et qu’il eût, comme un autre Lemerre, le goût d’éditer les poètes, mais uniquement parce que l’ouvrage de M. Paul Verlaine lui était recommandé par des personnes pieuses, comme susceptible de fournir une lecture édifiante.