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L’an dix-huit cent septante-trois, le dix-huit juillet, à quatre heures après-midi.

Déposition du témoin Rimbaud (Arthur) :

— Je persiste dans les déclarations que je vous ai faites précédemment, c’est-à-dire qu’avant de me tirer un coup de revolver Verlaine avait fait toutes sortes d’instances auprès de moi pour me retenir avec lui ; il est vrai qu’à un certain moment il a manifesté l’intention de se rendre à Paris pour faire une tentative de réconciliation auprès de sa femme, et qu’il voulait m’empêcher de l’y accompagner ; mais il changeait d’idées à chaque instant ; il ne s’arrêtait à aucun projet : aussi je ne puis trouver aucun mobile sérieux à l’attentat qu’il a commis sur moi : du reste, sa raison était complètement égarée, il était en état d’ivresse, il avait bu dans la matinée, comme il a, du reste, l’habitude de le faire quand il est livré à lui-même.

On m’a extrait, hier, de la main la balle de revolver qui m’a blessé ; le médecin m’a dit que dans trois ou quatre jours ma blessure serait guérie.

Je compte retourner en France, chez ma mère, qui habite Charleville.

Lecture faite, persiste et signe :

Signé : A. Rimbaud ; Th. Serstevens ; C. Ligour.
Pour copie conforme :
(Signature illisible.)


La Cour maintint rigoureusement le premier jugement. Il faut toutefois lui savoir gré de ne pas avoir accueilli l’appel à minima de Monsieur le Procureur du Roi.

Voici le texte de l’arrêt de la Cour de Brabant du 27 août 1873 :


Extrait des minutes du greffe de la cour d’appel, séant à Bruxelles, no 408. — En cause de Paul Verlaine, prévenu appelant et intimé.

Contre le ministère public intimé et appelant.

Vu par la cour l’appel interjeté le 8 août 1873, par Paul