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des points à tous les aigrefins de Dumafisse. Je complète un opéra-bouffe, xviiie siècle, commencé il y a deux ou trois ans avec Sivry. Ceci serait avec de la musique à faire, pour l’Alcazar de Bruxelles, d’où sont parties les Cent Vierges et la Fille de Madame Angot. — Puis, un roman en prose, aussi sadique que possible, et très sèchement écrit ; une série de sonnets, dont les Amies (si tu peux les recopier, envoie-les-moi) font partie, et dont je t’envoie le prologue, entortillé, mais assez explicatif de l’œuvre, je crois. — La préface aux Vaincus, où je tombe tous les vers, y compris les miens, et où j’explique des idées que j’ai, que je crois bonnes. Je t’enverrai ça un jour, et tu verras que c’est bien. Voilà, je pense, quelque besogne.

Je caresse l’idée de faire, dès que ma tête sera bien reconquise, un livre de poèmes, dans le sens suivi du mot, poèmes didactiques, si tu veux, dont l’Homme sera complètement banni. Des paysages, des choses, malice des choses (si tu pouvais avoir le livre ainsi intitulé, par Arthur de Gravillon, envoie), bonté des choses, etc.

Voici quelques titres : la Vie du Grenier. — Sous l’eau. — L’Île.

Chaque poème sera de 300 ou 400 vers. Les vers seront d’après un système auquel je vais arriver. Ce sera très-musical, sans puérilités à la Poe, quel naïf que ce malin ! Je t’en causerai un autre jour, car je l’ai tout lu en engliche ! Ce sera aussi pittoresque que possible. La Vie du Grenier, du Rembrandt. — Sous l’eau, une vraie chanson d’ondine. — L’Île, un grand tableau de fleurs, — etc. Ne ris pas avant de connaître mon système. C’est peut-être une idée chouette que j’ai là.

Tu recevras, mardi ou mercredi, le manuscrit [des Romances sans paroles]. Avant de m’en accuser réception, cause un peu à Lechevalier des prix, etc., etc. Je pourrais lui écrire. Qu’en dis-tu ?

Je voudrais que ça fût du format de la Bonne Chanson (Ah ! zut !) Si ça pouvait paraître vite, quelle veine ! Enfin je te confie cette enfant, rends-la « heureuse » !

Amitiés aux amis. Dis-moi si Paul Foucher écrit à l’Opinion nationale ? — L’adresse de madame Bertaux. — Parle-