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remercie de prendre mon parti, et je t’en félicite, cela prouve en faveur de ta vieille amitié d’abord, ensuite de ta judiciaire.

Oh ! quel déballage de bêtise, de naïveté dans la ruse, d’ignorance dans la cuistrerie ! Je te raconterai, un autre jour, mon entrevue à Bruxelles avec ma femme. Je ne me suis jamais senti disposé à psychologiférer, mais là, puisque l’occasion m’est offerte, le mémoire que je suis en train de préparer pour l’avoué sera la maquette d’un roman dont j’ordonne les matériaux présentement.

Mon cas avec Rimbaud est très curieux également et légalement. Je nous analyserai aussi, dans ce livre très prochain ; et rira bien qui rira le dernier. À ce propos, la preuve en matière de diffamation est admise maintenant en France, je crois ?

Ci-joint l’autorisation demandée.

Et maintenant… à la Tour de Londres !…


Verlaine avait l’habitude de mélanger à ses lettres, me parlant de ses affaires domestiques et de ses projets littéraires, des croquis, des aperçus pittoresques sur Londres et la vie londonienne.

Voici l’une de ces premières impressions anglaises. Elles sont simples, parfois naïves, drôles souvent, nullement pédantesques. Ces notes ultra-familières sur Londres donnent une description, par les petites choses, par les vulgarités, de la rue rapidement observées, et par les brutalités, de la vie anglaise extérieure, encore suffisamment exacte bien que plus de trente années aient passé sur ces pages du voyageur hâtif et superficiel. Elles ont un caractère original, primesautier, sincère, que reconnaîtront tous ceux qui ont visité Londres. Ce ne sont que des raccourcis, mais ils donnent le mouvement. Ces « vues » de Londres à vol, non pas d’oiseau, mais de piéton, bien souvent campé devant les bars, ne méritaient pas assurément l’importance d’une publication spéciale, les honneurs de l’édition. Consignées ici, intercalées, comme elles le furent dans la réalité, parmi