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la voix de la bien-aimée se mêlait, pour lui, au ronflement du wagon brutal, l’harmonisant. À Paris, il trouvait noble et riante la route faubourienne qu’il suivait, parmi le bruit des cabarets, la fange des trottoirs, l’ouragan de ferraille des omnibus, les ouvriers rencontrés, la pipe en bouche, les murs suintant de pluie, le pavé glissant, tout l’abominable parcours des boulevards extérieurs, de Montmartre à Clignancourt, parce qu’il allait au rendez-vous certain, et que le paradis était au bout. Il y croyait, à ce paradis-là, et tous, plus ou moins, à un jour et par un chemin quelconque, nous avons eu cette illusion. La Bonne Chanson de Verlaine, et c’est là son beau titre artistique, n’est une autobiographie que par les détails. Elle est une strophe détachée du poème éternel de l’amour jeune, et, par là, elle demeurera.