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Foucher. La cérémonie eut lieu à la mairie de Montmartre et à l’église de Notre-Dame de Clignancourt. Dans l’assistance on a signalé la présence d’une femme destinée à une célébrité un peu farouche, Louise Michel, alors institutrice à Montmartre, et qui était en rapports avec le beau-père de Verlaine, M. Mauté, délégué cantonal du 18e arrondissement.

Elle fut sombre et rouge de sang, la lune de miel de Paul Verlaine. Son chant nuptial se perdit dans le fracas des canons. Une entrée en ménage au milieu d’un désordre général ne pouvait que se poursuivre dans le désarroi. J’ai dit plus haut les circonstances qui accompagnèrent le double service que fit Verlaine, comme bureaucrate et comme garde national, pendant le Siège et sous la Commune. Également j’ai signalé les premières brouilles se produisant dans le jeune ménage, formées et développées par les secousses et les déchirements ambiants.

Cette lugubre époque est pourtant, dans l’histoire littéraire du xixe siècle, celle de la Bonne Chanson.

La Bonne Chanson a été composée pendant l’hiver de 1869 et le printemps de 1870. La plupart des pièces que nous connaissons, et sans doute aussi beaucoup qui ont disparu, détruites par l’auteur ou égarées par la destinataire, furent adressées par Verlaine à sa fiancée, durant deux ou trois séjours qu’elle fit en Normandie.

Elle comporte un très petit nombre de pièces courtes, vingt-six poèmes. Elle parut pendant la guerre, — « une fleur dans un obus », a dit Victor Hugo.

L’édition originale est imprimée sur papier Whatman teinté. Format in-32. La couverture porte : « Paul Verlaine. La Bonne Chanson. La vignette de librairie. Paris. Alphonse Lemerre, éditeur, passage Choiseul, 47,