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rue de Douai, où l’on buvait le thé vert servi par un jeune larbin vicieux, qui répondait au nom de Covielle, en déchiffrant du Wagner et en écoutant des poèmes hindous, on aurait pu être surpris de trouver, à côté des noms de Mendès, de Coppée, de Verlaine, de Léon Dierx, de Mérat, auteurs inédits alors, ou à peu près, les noms notoires et presque illustres de Baudelaire, d’Émile et Antony Deschamps, d’Arsène Houssaye, d’Auguste de Châtillon, d’Auguste Vacquerie. Surtout la magistrale présence de Théophile Gautier, en plein rayonnement de gloire, pouvait étonner. Sa collaboration à l’œuvre juvénile, un peu téméraire, sans grand retentissement probable, de ces parnassiens, rendait plus sensible l’absence de Victor Hugo.

La lettre de L.-Xavier de Ricard avait donc une autre importance que la riposte vexée d’un poète irritable à un critique peu indulgent. Elle expliquait les motifs de l’absence de Victor Hugo et la non-participation de certains poètes, comme Auguste Barbier et Sainte-Beuve. Ces maîtres figurent d’ailleurs, ainsi que le faisaient prévoir leurs lettres, par deux envois intéressants, dans la seconde édition du Parnasse contemporain, année 1869. Un seul grand poète contemporain paraît ne pas avoir été sollicité, et ce fut une injustice et une erreur : c’est Lamartine. La lettre de Ricard garde sur ce point un silence, peut-être trop prudent.

Barbey d’Aurevilly répondit à la lettre de Xavier de Ricard par la publication de ses Médaillonnets. Voici celui de Théophile Gautier :


Commençons par retourner celui-ci contre le mur, ou par le voiler, comme le portrait de ce doge de Venise décapité pour crime de trahison. Je l’ai déjà dit, M. Théophile Gautier ne devrait pas être ici ; ce n’est point sa place ; il n’est pas de