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P. S. — Viotti souhaite succès à tes coups de plumes, et te fait savoir, par mon entremise, que le sieur Sivry, contrepointiste, n’a déserté encore la Neustrie.

En cas de succès, corriger très diligemment l’épreuve, et me restituer le manuscrit.

P. V.


Une seconde lettre, plus vive, me reproche de n’avoir pas assez soigneusement revu les épreuves de son poème :


Mardi.

Cervelle de girouette ! Tu n’as point rempli mes instructions : j’avais écrit bien « rhythme » qu’on a imprimé mal. Tu n’as donc vu clair ? On a supprimé le : À xxx et la date : pourquoi ?? Tu le sais, j’ai la prétention de ne livrer à l’imprimeur rien qui ne soit voulu ; je trouve donc mauvais qu’un imprimeur (ou autre) se mêle d’écimer ou d’écauder ma livraison.

Après les récriminations, les compliments : tu as été, cher Edmond, d’un bon vouloir, d’un empressement exquis ; aussi te prie je d’accepter céans mes plus sincères et affectueux remerciements.

P. Verlaine.

Amitiés à ta famille.

Ci-joint un sonnet. J’use, j’abuse…

Dès que M. Woinez aura fini de se servir du Parnasse de Mérat, rends-le-lui bien vite.

À samedi, rue Chaptal, ou chez Battur.

P. Verlaine.


Chez Battur, je l’ai dit plus haut, cela signifiait rendez-vous à la Brasserie des Martyrs, dont le garçon qui nous servait se nommait Baptiste, par corruption Battur. Nous prenions le serviteur pour désigner la maison, la partie pour le tout. C’était une synecdoque.

Rue Chaptal, ou autrement dit : chez Nina, c’était la maison amusante, bruyante, étrange, où nous passions