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À dimanche donc, et la poignée de main de la solidarité.

P. Verlaine.

P. S. — En attendant que Rigault me tranche la tête, serre-lui bien la main de ma part. [Raoul Rigault, futur procureur de la Commune, était avec moi à Sainte-Pélagie.]

2e P. S. — Si tu peux m’écrire, tâche de le faire, tu dois avoir le temps.


Il était fort désireux d’avoir un article sur ses Fêtes galantes. Il me rappela sa demande par ce mot, qui ne pouvait avoir de sanction, ni pour l’article, ni pour le rendez-vous donné à la réunion, probablement organisée à l’occasion de la candidature de Gambetta à Belleville. À la date indiquée, 8 avril 1869, j’étais encore détenu.


Le 8 avril 1869.
Mon cher ami,

Iras-tu demain soir à la réunion de Belleville ? J’y serai — 8 heures, rue de Paris, no 8. On rigolerait après la dissolution probable. À propos, tu n’es a qu’un pitre et qu’un Berthoud » [vers funambulesque de Banville] de ne pas encore avoir parlé des Fêtes galantes.

Je compte sur tout un numéro du journal, le jour où tu t’y mettras. La chose en vaut la peine, et le retard ne te sera pardonné qu’à ce prix.

Donc à demain 8 heures là-bas. En tout cas, je suis toujours à la Ville de 10 1/2 à 4 h.

Bien à toi

P. Verlaine.


On ne fait pas toujours ce que l’on veut, dans la presse comme dans la vie, surtout lorsqu’il s’agit de colloquer un article, plutôt réclamiste, sur un volume de vers. Verlaine ne s’imposait ni à la curiosité du public, ni à l’empressement des directeurs de journaux. On l’ignorait.