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PLAISIRS RUSTIQUES

qu’on va au Salon par habitude, et pour y avoir été.

Il aimait la musique et la bonne musique. Il fut l’un des premiers auditeurs assidus de ces Concerts populaires, fondés par Pasdeloup, et qui ont si fortement contribué à répandre le goût musical en France, et à l’affiner en le documentant. À ces concerts, au Cirque du boulevard des Filles-du-Calvaire, où, pour la première fois, les chefs-d’œuvre de la musique classique, symphonies de Beethoven, de Haydn, de Mozart, réservés jusque-là aux abonnés aristocratiques de la Société du Conservatoire, étaient offerts à la foule, moyennant un prix minime, — c’est le bon marché des places qui a fait le succès et la fortune de Pasdeloup, — l’affluence était grande. Le billet suivant en donne la preuve :


Ce samedi 24 [octobre 1864 ?]
Mi bueno,

ce qui a été décidé entre le révérendissime Ernest [le violoniste Boutier] et ton serviteur, relativement au concert de demain. Je serai chez toi vers midi et demi. Nous irons prendre Ernest au passage Verdeau, et de là nous nous dirigerons vers le Cirque Napoléon, où nous devrons arriver vers une heure et demie, ce n’est pas trop tôt, et mieux vaut attendre une demi-heure et être placés raisonnablement, que de rester debout pendant trois heures consécutives, ou de trouver le guichet fermé, ce qui pourrait parfaitement nous arriver demain jour d’ouverture, si nous ne prenions pas un peu d’avance. Ainsi tiens-toi prêt pour midi et demi, je frapperai à ta porte plutôt avant qu’après.

À demain et mille amitiés.
Paul.

P. S. — Je décachette pour te prier de vouloir bien à l’avenir ne plus mettre d’s à mon nom qui n’en peut mais.


J’avais imaginé, en effet, que le nom de Verlaine, terminé, comme Vilaines et bien d’autres noms de localités ayant cette désinence, ferait mieux pour l’œil, pour