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d’éclairs ; malheur à qui s’expose imprudemment à en faire jaillir la foudre.

Des obsèques imposantes furent faites au commandant Arnaud. Gambetta vint de Tours, avec Spuller, pour y assister. La ville de Lyon adopta les enfants de la victime et une pension fut faite à la veuve. Ce tragique événement laissa une impression profonde dans la population. Son souvenir contribua certainement à détourner de la Commune la portion paisible de la population, lors du 18 Mars.

LES ÉLECTIONS LYONNAISES

Les Élections du 8 Février 1871 envoyèrent à l’Assemblée nationale une députation panachée, où les monarchistes voisinaient avec des républicains modérés. MM. Jules Favre, Ducarre, Le Royer, Bérenger, furent élus avec le général Trochu et MM. Mangin, Laprade, de Montemarte-Saint-Victor. Ce dernier élu obtint 56,291 voix. La liste républicaine, avec Garibaldi en tête, n’eut que 50,190 suffrages. Les autres candidats : docteur Crestin, Hénon, Raspail, Barodet, Blanqui, Durand échouèrent avec des totaux allant de 44,630 à 25,845 voix. Ce fut un échec républicain complet.

Le Conseil municipal de Septembre était resté en fonctions. L’opinion républicaine essaya de se ressaisir. Des groupes se réunirent dans les divers arrondissements et des délégués furent nommés qui formèrent un Comité Central. Ce Comité, dont le président fut le citoyen Favier, siégea au local de la société de secours mutuels de la rue Grolée. Sous ce nom de Comité de la rue Grolée, cet ardent foyer républicain devait, par la suite, acquérir une grande importance. Il a laissé un nom célèbre à Lyon, et sa notoriété, répandue par toute la France pendant quinze années,