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le docteur Crestin, avait été désigné comme maire provisoire du 3e arrondissement de Lyon, quartier de la Guillotière. Il se rendit aussitôt à cette mairie, dont le titulaire lui remit sans difficultés les clefs, cédant même avec empressement la place. Le docteur Crestin parut au balcon de la mairie, devant laquelle la foule s’était amassée : il y proclama la République, en annonçant qu’un comité provisoire fonctionnait déjà à l’Hôtel-de-Ville, et il proposa d’en désigner un spécial pour la Guillotière. Vingt noms furent acclamés. Les membres choisis se réunirent aussitôt à la mairie, prirent le nom de : Comité révolutionnaire. Ils élurent le docteur Crestin, président.

Chaellemel-Lacour, de plus en plus gourmé et bourgeoisant, ne voyait pas avec satisfaction un Comité, s’intitulant révolutionnaire, s’installer à la Guillotière. Il ne parvenait pas non plus à s’entendre avec le Comité de Salut Public de la place des Terreaux. Il se hâta de convoquer les électeurs pour la nomination d’un conseil municipal, qu’il espérait modéré, hostile aux aspirations populaires. Les élections eurent lieu les 15 et 21 septembre. Cinquante membres furent élus, parmi lesquels la plupart des membres du Comité de Salut Public et du Comité révolutionnaire de la Guillotière. M. Hénon, l’ancien Cinq sous l’empire, fut élu maire, avec MM. Barodet, Durand, Chépié, Condamin, Chaverot et Chavanne, pour adjoints.

Le gouvernement de Tours, par un décret du 24 septembre, avait annoncé que la Prusse avait refusé un armistice pour faire des élections générales, qu’elle posait des conditions exorbitantes à cet armistice : la reddition de Strasbourg, de Toul, et la cession, comme garantie, du Mont-Valérien.

La proclamation, énergique, se terminait ainsi :

« À d’aussi insultantes prétentions, on ne répond que