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queur de Paris ? N’était-ce pas un moyen de rendre plus odieux les communards, une chance pour atténuer l’horreur qu’il prévoyait à la suite de l’extermination en masse qu’il avait décidée ? S’il avait cette chance que l’archevêque périt, quand bien même la Commune n’eût pas ordonné sa mort, l’opinion se montrerait plus indulgente pour la répression, plus furieuse contre les insurgés. Donc il ne fallait pas échanger Blanqui. On aurait sans doute ainsi la précieuse excuse de l’archevêque à venger. Et Blanqui dut rester en prison, afin que Mgr Darboy demeurât exposé aux fureurs d’énergumènes exaspérés.

LES DERNIERS JOURS DE MARS

La Commune installée, du 29 mars au Ier avril, période de calme et d’attente, vota différentes mesures d’organisation et d’ordre intérieur sans grande importance. Elle décida que les membres de la Commune prendraient la direction administrative de leurs arrondissements, et auraient seuls qualité pour procéder aux actes de l’état civil. Is pouvaient s’adjoindre une commission pour l’expédition des affaires. Ce conseil et cette dualité de fonctions n’étaient pas favorables à la bonne administration. Les membres de la Commune étaient trop surchargés de besognes diverses, et ils étaient plutôt disposés à ne pas négliger l’Hôtel-de-Ville, qui était pour eux un parlement attrayant, avec toute la mise en scène et la figuration décorative des assemblées législatives. Aussi laissèrent-ils la direction de leurs mairies à des citoyens, souvent bien intentionnés, mais auxquels faisaient défaut l’autorité et la responsabilité.

Une commission avait été nommée pour examiner les élections du 26 mars. Le rapporteur, Parisel, lut son travail le 30 ; le 31 il parut à l’Officiel.