Charles X, Louis-Philippe, la seconde République, Napoléon III, la troisième République le tinrent enfermé.
Les blanquistes cependant n’oublièrent pas leur chef prisonnier. Très actifs, ceux qui survécurent à l’écrasement de la Commune avec ardeur entretenaient le culte de son nom, parlaient de lui en toute occasion favorable, lui faisaient décerner la présidence d’honneur des réunions qu’ils organisaient. Une candidature législative se présenta à Paris, dans le VIe arrondissement, le quartier des Écoles. Stephen Pichon, destiné à devenir un de nos plus remarquables ministres des Affaires Etrangères, proposa Blanqui. Sa candidature fut combattue comme celle d’un inéligible. Six cent dix-huit voix affirmèrent l’amnistie sur son nom. C’était un premier jalon posé. En avril 1879, Blanqui est de nouveau candidat, mais à Bordeaux. Il a pour adversaire André Lavertujon. Sa candidature fut présentée par un comité bordelais présidé par le serrurier Cairon et l’employé Jourde, plus tard député ; elle fut soutenue dans les réunions par un jeune ouvrier bordelais, orateur chaleureux, Ernest Roche, depuis plusieurs fois député de Paris, dont ce furent les débuts politiques, et par deux délégués du comité parisien pour l’amnistie. Blanqui fut élu par plus de six mille voix.
C’est la victoire, c’est la liberté ! pensa la foule. On s’attendait à voir décréter l’amnistie et acclamer le député de Bordeaux, enfin libre. C’était mal connaître la réaction. On le garda en prison et la Chambre prononça son invalidation, comme inéligible. Le dix juin enfin, les électeurs avant été convoqués à nouveau, il est mis en liberté. Il se représente devant ses électeurs. Il y a ballottage, et, le 17 septembre 1879. Blanqui est battu avez 4,541 voix par le républicain modéré Achard, qui obtint 4,697 voix. Ce qu’on nommait alors l’opportunisme triomphait, avec