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bilité. Nous avons, en retraçant les principaux traits de sa biographie, indiqué les griefs que la Commune put avoir contre lui. Le plus légitime et le plus grave fut de n’avoir pas su utiliser les formidables ressources dont il disposait, en bommes, en artillerie, en munitions, en moyens de défense et d’attaque aussi.

Un siège, des deux côtés, ne doit pas être une guerre entièrement offensive, ni dans un camp, ni dans l’autre uniquement défensive. L’assaillant ne doit pas seulement pousser ses travaux d’approche, cheminer entre ses parallèles, jusqu’à être à portée du corps de place pour tenter l’assaut des remparts battus en brèche. Il lui faut, en arrière, au fur et à mesure que ses travaux avancent, et jusqu’à ce qu’il ait atteint le talus et le niveau de la contre-escarpe, édifier des redoutes, installer des batteries, disposer des abatis de bois, des fascines, pour appuyer ses travailleurs, soutenir ses compagnies d’attaque et repousser les sorties de l’assiégé, l’arrêter s’il avance et menace au delà de la protection des feux de la place. Les prussiens n’ont pas manqué d’agir ainsi. Le jour du combat de Buzenval, après le premier élan caractérisé par l’enlèvement successif des positions de la Fouilleuse, de la Briqueterie, du parc de Buzenval, on se heurta à des retranchements très forts. En arrière du fameux mur du parc, les routes et les chemins étaient barrés par des abatis considérables de bois et des barricades, qu’il eût fallu enlever successivement et avec de grandes pertes. Les versaillais utilisèrent ces défenses prussiennes, lors de la sortie des 3 et 4 avril : Les parisiens assiégés auraient dû, de leur côté, même après cette déroute, remuer de la terre, creuser et armer des tranchées, créneler les villages, barricader tous les chemins et passages dont ils pouvaient, par un coup de main hardi ou à la suite des combats partiels heureux, se rendre maîtres. Ni