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continua à vivre honorablement en enseignant les mathématiques. Quand la guerre éclata, il avait trente-six ans, il s’enrôla dans les francs-tireurs de Paris. Il fit des prodiges de valeur aux environs d’Orléans. Sous-lieutenant, lieutenant, puis capitaine après le combat d’Ablis, il se battit dans toutes les rencontres de la Beauce, il fut, avec Lipowski, l’un des héroïques défenseurs de Châteaudun. Il fut nommé colonel après la bataille de Coulmiers. Il rentra à Paris à l’armistice, ramenant son bataillon et son drapeau. Le drapeau était criblé de balles, et sur les 1,200 hommes dont se composait le bataillon, 127 seulement revenaient valides !

La Cécilia, républicain de longue date, était entré, à la fin de l’Empire, dans l’Internationale, il retrouva au Dix-Huit mars plusieurs de ses amis influents au Comité Central. On réclama ses services. Il offrit son épée et ses connaissances militaires à la Commune. Pourvu du commandement des troupes du Centre, il déploya en vingt occasions un courage, une initiative et un entrain admirables, en même temps qu’il montra de sérieux talents comme général. Il contribua avec Wrobleski à la défense de la rive gauche et lutta jusqu’aux derniers jours.

WROBLESKI

Le plus remarquable peut-être des généraux de la Commune. Brave, cela va sans dire : compatriote de Dombrowski, il avait ainsi que lui de grandes capacités militaires. Il sut arrêter, retarder dans leur marche, les généraux de Versailles disposant d’effectifs cinq ou six fois plus forts. Il avait été lieutenant-colonel durant l’insurrection polonaise. C’était un esprit cultivé et un artiste.

Venu en France après la fin de l’insurrection polonaise, il donnait des leçons de piano pour vivre, et fut accompa-