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Bien que catholique fervent, le gouverneur général fut blâmé même par le cardinal Lavigerie, et son renvoi réclamé. Mac-Mahon fut cependant maintenu, mais Émile Ollivier lui imposa un changement de système. Pour conserver son gouvernement, Mac-Mahon accepta platement l’établissement d’un régime civil qui le remettait au second plan. Quand la guerre de 70 éclata, il fut nommé commandant du Ier corps d’armée et la défense de l’Alsace reposa malheureusement sur lui.

Il fut malchanceux dans toutes ses opérations, battu successivement à Woerth, Reischoffen, Frescheviller. Ayant reçu l’ordre de rejoindre Bazaine, il accomplit les divers mouvements nécessaires pour cette jonction, mais avec tant de lenteur et de mollesse qu’il ne réussit qu’à enfermer son armée, déjà décimée, dans le cercle de fer de Sedan. Il avait eu la chance d’être blessé à la fesse, le Ier septembre, et ce fut le général de Wimpffen qui signa, à sa place, la désastreuse capitulation. Prisonnier en Allemagne, il revint à Paris le 18 mars.

Ses défaites n’étaient point des titres suffisants pour engager M. Thiers à lui confier la direction suprême de la difficile guerre civile. Vinoy avait à son actif sa belle retraite de Mézières, ayant ramené à Paris le 13e corps. Ces troupes, les seules régulières et exercées, sauvées du désastre, soutinrent le siège de Paris ; elles formaient au 18 mars la division Faron, la seule comprenant des anciens régiments, et qui, pour cette raison, conserva ses armes dans Paris, à l’armistice. Vinoy avait sans doute mal réussi l’opération des canons, et la déroute de Montmartre, pour ceux qui n’étaient pas initiés aux arrière-pensées de M. Thiers, pouvait constituer une note fâcheuse dans ses états de service, mais les soldats dont il disposait, ce jour-là, n’avaient pas voulu marcher, et il eût été injuste de le rendre res-