jourd’hui, mais dont quelques œuvres comme le Domino Noir font encore de belles soirées, les dimanches, à l’Opéra-Comique. Auber aurait pu intéresser les gens de 71, car il avait indirectement participé à une insurrection, par son entrainait duo de la Muette de Portici. Aux accents de cette musique glorifiant la révolte pour la liberté, les Brabançons commencèrent leur révolution qui fit la Belgique. Les gens soucieux d’un enterrement retentissant sont surtout malchanceux en temps de guerre civile,
Le philosophe Pierre Leroux éprouva, en trépassant en avril 71, l’inconvénient d’une trop longue vie, alors que tous ceux qui vous ont connu, aimé, admiré même et ont partagé vos passions et vos désirs vous ont précédé dans la tombe. Le moment où s’éteignit Pierre Leroux n’était, comme pour Auber, guère propice aux lueurs suprêmes qu’une existence qui fut brillante projette, comme un flambeau, avant de disparaître dans la nuit.
Cet apôtre du « circulus » a laissé un nom qu’on cite encore et des ouvrages dont on ne parlera plus jamais. Il s’en alla ainsi vers l’oubli éternel privé du cortège et des articles nécrologiques, qui, en une époque autre, eussent accompagné sa dépouille et prolongé sa mémoire.
Pierre Leroux était né à Paris, en avril 1797. Il avait préparé son examen à l’École Polytechnique, mais, faute de fonds pour verser les droits d’entrée et payer la pension, il ne put être admis. Il se fit typographe dans le but de savoir un métier, et aussi d’imprimer ses écrits. Il inventa la première machine à composer, devançant son siècle. Il fonda vers la fin de la Restauration un journal, « le Globe », qui eut une grande notoriété et fut un des organes préparant la révolution de 1830. Il publia successivement de nombreux articles, des brochures, des livres, d’une philosophie humanitaire et nébuleuse. La célébrité la plus dura-