-major, survenu en criant « Vive la Commune ! » et appelant aux armes. C’était l’aide de camp de Cluseret, le malheureux de Beaufort, le cousin du membre du Comité Central, Édouard Moreau. La femme Lachaise, qui a reconnu depuis avoir commis une méprise et avoir accusé à tort, avait dénoncé de Beaufort comme ayant volontairement exposé à un feu meurtrier son bataillon, derrière une barricade surprise, rue Caumartin. Beaufort fut mis à mort sur-le-champ. Son sang rougit le pavé de la place Voltaire que l’incinération de la guillotine avait précédemment noirci. L’abolition de la peine de mort était alors bien oubliée.
L’exécution sommaire de cet infortuné de Beaufort mit d’ailleurs la populace en appétit de fauves. Ce meurtre ne précéda que de très peu la ruée farouche sur de malheureux otages, que la même foule poussa, escortés de huées et d’applaudissements cruels, vers le fossé sanglant de la rue Haxo.
PIERRE LEROUX
Quelques personnalités, dont la mort en d’autres temps aurait eu du retentissement, disparurent au milieu d’une indifférence affairée. Le tapage de la canonnade couvrait tout. Et puis des morts, on en avait tant et tant à signaler, qu’on ne s’en occupait plus, eussent-ils de leur vivant charmé, enseigné ou intéressé leurs contemporains ! Ainsi, dans ces premiers jours d’avril, disparurent, dans le silence au milieu de Paris assourdi par la bataille au dehors et la rumeur dans la rue, des hommes qui avaient eu leur célébrité et dont le nom était autrefois sonore et répercuté dans la presse. Tel est Auber, l’agréable compositeur, dont la musique facile et amusante est démodée et dédaignée au--