Selon lui, il faut que l’administration soit distraite du commandement.
(Louis Barron. — Sous Le Drapeau Rouge, p. 141, Savine, édit.)
Le Comité Central s’installa donc au ministère de la guerre. Ses membres, qui portaient une écharpe rouge semblable à celle des membres de la Commune, différente seulement par les franges d’argent, demeurèrent, jusqu’à la fin, plus ou moins mêlés à la direction et à l’organisation des bataillons.
Il faut reconnaître que le Comité Central représentait la véritable force du régime issu du Dix-Huit mars. Si l’assemblée de l’Hôtel-de-Ville semblait être l’expression des fanatiques du parlementarisme, des imitateurs des hommes de 93, des théoriciens et des utopistes, le Comité Central incarnait plutôt des espérances nouvelles, les éléments combatifs et révolutionnaires. La Commune eut surtout pour part le rêve et le Comité Central l’action. Il disposait, il est vrai, des bataillons, ou, pour être plus exact, des gardes nationaux résolus à marcher sans relâche, à combattre jusqu’au bout. Plus les jours s’écoulèrent, avec les insuccès au dehors, les lassitudes et les désertions au dedans, plus le cercle de fer et de feu se resserrait autour de l’enceinte, et plus grandissaient le courage et l’importance des bataillons, à peu près toujours les mêmes, qui soutenaient le combat dans les forts, dans les tranchées, aux barricades de Neuilly, d’Issy, de Vanves, de Gentilly.
Ces 25,000 hommes environ, pas davantage, bientôt réduits par les pertes et le découragement, qui continuèrent jusqu’au bout la lutte, ne connaissaient que le Comité Central. C’était lui qui fut pour eux l’âme de la résistance. On comprend que ses membres fussent désireux d’affirmer leur pouvoir, et de jouir des prérogatives qu’ils estimaient