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plus étendu, plus emphatique surtout, que celui de Paschal Grousset, a été généralement loué, admiré même, sans qu’il ait reçu d’ailleurs, dans le premier moment, un accueil plus enthousiaste de la part des souverains d’Europe que celui du délégué de la Commune.

PASCHAL GROUSSET

Une des figures de la Commune les plus défigurées par la réaction. Paschal Grousset, homme de lettres, mort député de la Seine, sortait d’une excellente famille bourgeoise. Son père était principal du collège de Corte en Corse, son frère, Louis Grousset, officier supérieur. Il avait pour cousins Adrien Hébrard, directeur du Temps, et son frère Jacques Hébrard, tous deux depuis sénateurs.

Né à Corte, le 7 avril 1845, Paschal Grousset vint à Paris faire ses études de médecine, qu’il abandonna pour le journalisme. L’ancien carabin débuta en donnant des chroniques médicales au Figaro sous le pseudonyme de Dom Blasius. Il eut toujours un goût vif pour les vulgarisations scientifiques, et plus tard il acquit une grande réputation en ce genre.

Mais la politique et la polémique le prirent tout entier dans ses années de jeunesse. Il entra à la Marseillaise avec Henri Rochefort et collaborait à un journal publié en Corse : la Revanche. Ce fut une correspondance insérée dans ce journal qui amena l’intervention inattendue, dans la polémique, du prince Pierre Bonaparte. Ce cousin pauvre de Napoléon III voulut tenter de reconquérir les bonnes grâces de son impérial parent, avec un grade dans l’armée et son admission à la cour des Tuileries, qui lui était inexorablement refusée à raison d’une mésalliance. Pour cela il insulta Rochefort, cherchant par sa provocation brutale à