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et il s’endort ; et le lendemain il se lèvera frais et gaillard et s’en ira à ses affaires ou à ses plaisirs, absolument comme si Napoléon III était encore empereur des Français par la grâce de Dieu et par la volonté nationale…

(Catulle Mendès. — Les 73 Journées de la Commune, pages 142-144.)

NOTIFICATION AUX PUISSANCES

Le délégué aux affaires extérieures, Paschal Grousset, adressa aux représentants à Paris des Puissances étrangères la note officielle suivante, à la date du 5 avril :

Le soussigné, membre de la Commune, délégué aux Relations Extérieures, a l’honneur de vous notifier officiellement la constitution du gouvernement communal de Paris.

Il vous prie d’en porter la connaissance à votre gouvernement et saisit cette occasion de vous exprimer le désir de la Commune de resserrer les liens fraternels qui unissent le peuple de Paris au peuple de X…

Paschal Grousset.

On s’est égayé dans les milieux réactionnaires, à l’occasion de cette circulaire. Les journalistes furent impitoyables. Ils ne pardonnaient pas à Paschal Grousset d’être leur confrère et d’être ministre. Parmi ces railleurs on n’est pas surpris de trouver Henri Rochefort. Ce grand moqueur eût depuis longtemps assassiné la République si un calembour était capable de la tuer, et cela pour rien, pour le plaisir de faire un mot, et de donner à rire aux réactionnaires. Il plaisanta donc le nouveau ministre des affaires étrangères, avec lequel il devait par la suite s’évader de Calédonie, sur l’insuffisance de son action diplomatique. Il lui reprocha d’avoir, comme délégué aux relations extérieures, « plus d’extérieur que de relations ». Paschal Grous-