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Il fallait ensuite s’assurer du Mont-Valérien, peut-être même borner cette première sortie à le cerner, à l’isoler et en commencer immédiatement le siège. Le commandant, qui n’avait ni vivres ni munitions en quantité suffisante, et qui surtout était dépourvu d’artillerie et de gargousses, eût ouvert la porte du fort, n’étant pas secouru et ravitaillé à temps. Les bataillons devaient être accompagnés d’artillerie volante, dont les batteries eussent empêché l’ennemi de s’avancer sur la route de Saint-Germain et de déboucher hors des bois sur les crêtes de Buzenval, de Garches et de la Briqueterie.

En outre, avec tous les auxiliaires indispensables, fourgons, caissons, portant vivres et munitions, sans oublier le matériel des ambulances, il était nécessaire d’échelonner de fortes réserves, les hommes ne manquaient pas, pour relever, toutes les deux heures, les combattants de première ligne. Avec ces soutiens, on occupait fortement les positions enlevées, on transformait en redoutes les monticules, les villas, les hameaux occupés. On forçait l’armée assaillante à reculer, ou tout au moins à ne pas avancer, et l’on rendait inutile la jonction des renforts qui lui donnèrent la victoire.

Enfin, la première attaque devait avoir lieu silencieusement et de nuit, au lieu de s’en aller au grand jour, tambours battant, clairons sonnant, comme s’il s’agissait d’une promenade militaire.

Rien de tout cela ne fut fait, et au lieu de contraindre les versaillais à défendre Versailles, et à livrer une série de combats partiels et meurtriers aux fédérés, qui eussent avancé progressivement à l’abri de redoutes, des villages barricadés et crénelés, des bois successivement occupés, ce fut l’ennemi qui marcha en avant ; au lieu de reculer la ligne d’investissement on la rapprocha, et ce fut du côté