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« À sept heures, dit le rapport officiel, le plateau fut attaqué par un régiment de ligne et plusieurs détachements de gendarmes et de marins. Après une courte fusillade, les troupes se sont emparées du plateau. »

Ce fut grâce à ce mouvement tournant, promptement et habilement exécuté, que le plateau fut pris et les 1,500 hommes qui l’occupaient, cernés, mis dans l’impossibilité de résister aux forces cinq ou six fois supérieures qui les enveloppaient. Ils furent obligés de déposer les armes, de livrer les neuf canons qu’ils possédaient. Les assaillants leur avaient promis la vie sauve s’ils se rendaient. Cette promesse décida les fédérés à jeter leurs fusils.

Le général Derroja avait attaqué le plateau par Fontenay-aux-Roses, tandis que la brigade Pellé le gravissait de front. La résistance était difficile, mais non impossible, et il eût fallu plus d’un assaut pour enlever ce plateau ardu, s’il avait été défendu. Les gardes nationaux cernés, en faisant une défense désespérée, se seraient ouvert un passage, et auraient pu battre en retraite à temps vers Bagneux, la distance étant courte, et se trouver sous l’abri des forts de Montrouge, de Vanves et d’Issy. Le général Duval a plutôt été abandonné, et n’a pu, avec sa vigueur habituelle, se dégager en entraînant ses hommes, énervés, fatigués et démoralisés. À la vue des soldats surgissant inopinément, ils ne pensèrent qu’à la fuite, et comme elle leur paraissait impossible, ils se rendirent. Les fédérés avaient en effet été surpris par le mouvement tournant, et déconcertés par la vive attaque de front du plateau. La pente du coteau avait favorisé la surprise. Ils se virent entourés, presque sans avoir aperçu l’ennemi. Ils n’avaient pas de grand’-gardes au pied du mamelon, et les assaillants parvinrent devant la redoute sans avoir tiré un coup de fusil.

À cinq heures du matin, dit le lieutenant-colonel Hennebert,