Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/278

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vint la brigade La Mariouse, de la division Faron, qui comptait les meilleures troupes dont pouvait disposer Versailles. La brigade La Mariouse était composée des 35e et 42e de ligne, qui avaient participé à tous les combats du sud pendant le siège. Son intervention fut décisive. Les bataillons engagés depuis le matin durent se réfugier sous le canon des forts d’Issy et de Vanves, qui tirèrent continuellement.

PRISE DU PLATEAU DE CHÂTILLON

La colonne de gauche, commandée par Émile Duval, s’était avancée jusqu’au Petit-Bicêtre, sans rencontrer d’obstacles sérieux. Là, en avant de Villacoublay, le terrain est découvert. La brigade Derroja parut et le combat s’engagea très vif. Cette brigade se composait de régiments éprouvés durant le siège, le 109e et le 110e de ligne, qui avaient gardé les redoutes des Hautes-Bruyères et du Moulin-Saquet. Bientôt la division Pellé, 19e chasseurs, 39e, 41e, 70e et 71e de marche, vint renforcer ces troupes solides. Duval, avec le peu de monde qu’il avait, 2,000 hommes au maximum et pas d’artillerie, ne pouvait tenir contre douze mille adversaires. Il battit en retraite, en assez bon ordre toutefois, soutenu par le feu du fort de Vanves. Il put regagner le plateau de Châtillon, dont il occupa la redoute, qui n’était pas armée, étant abandonnée depuis le départ des prussiens. Il passa la nuit sur le plateau, couchant sur ses positions, ce qui pouvait être considéré, vu l’infériorité de ses forces, comme un succès, mais sans pouvoir se mettre à l’abri d’une attaque, qui était certaine. Le lendemain matin, mardi 4 avril, le combat recommença autour de la redoute et sur le plateau de Châtillon. L’ordre était venu de Versailles aux généraux Derroja et Pellé de ne pas s’attarder et d’enlever la position à tout prix.