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pensa qu’il serait prudent d’associer à son acte de vigueur les autorités civiles de la localité. Le président de la commission municipale, faisant fonctions de maire, fut averti, et, pour plaire au général, il ajouta cet avis, que le crieur public de Chatou reçut l’ordre de publier par la ville, au son du tambour, en donnant lecture de la proclamation :

Le président de la commission municipale de Chatou prévient les habitants, dans l’intérêt de leur sécurité, que ceux qui donneraient asile aux ennemis de l’Assemblée se rendraient passibles des lois de la guerre.

Le président de la Commission,
Laubeuf.

Si l’on n’a pas, par la suite, décoré ce président de commission, appariteur de Galliffet, ce fut une injustice.

LA SORTIE AU SUD-OUEST

La sortie avait donc complètement échoué à l’ouest comme au nord-ouest. On s’était approché de Versailles, sans doute, à une distance de 7 kilomètres au nord, mais on n’avait pas pu rester même à quinze kilomètres de cette ville. Le point extrême atteint avait été l’église de Bougival, dans la grande rue conduisant du pont à Versailles, par la Celle-Saint-Cloud et le Chesnay. Le drapeau rouge avait bien été hissé un instant au clocher de Bougival par un fédéré, ancien gabier ; mais ce n’étaient là que des pointes hardies, poussées spontanément et sans en avoir reçu l’ordre des chefs, par des hommes d’avant-garde, partis au hasard en éclaireurs. Ces positions ne pouvaient être ni maintenues ni défendues, étant occupées par quelques escouades dépourvues de soutiens. Elles furent évacuées rapidement.

Après la panique, les troupes débandées s’étaient reformées à peu près, mais pour battre en retraite. Bergeret avait