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bref délai, leurs représentants munis des procès-verbaux de leur élection.

Pour le Comité Central et par délégation :
Audoynaud, Prud’homme.

Le Comité Central continua donc à siéger et à agir comme pouvoir indépendant, auxiliaire de la Commune, disait-il ; rival plutôt. Cette rivalité devint funeste. Le Comité Central consentait à laisser à la Commune le pouvoir civil, c’est-à-dire l’action parlementaire, l’administration des services publics, la législation, la nomination aux emplois, mais il entendait conserver le pouvoir militaire, c’est-à-dire la direction de la garde nationale. C’était une véritable usurpation des pouvoirs conférés par la Commune à la Commission militaire, qu’elle avait nommée dès son installation.

Dans sa séance du 29 mars, le Comité Central discuta cette question de la délimitation des pouvoirs. Arnold dit que « la Commune ne devait pas nommer des commissions militaires, qui annulaient complètement l’action du Comité Central ». Lucipia insista, disant « qu’il était de toute logique qu’à la Commune restât le pouvoir politique et administratif, mais que le Comité devait rester chargé de l’action militaire ». Varlin appuya la formule en ces termes : « La question vient d’être posée d’une manière logique, il ne reste qu’à bien déterminer les attributions de chacun. »

Le Comité Central adopta alors la proposition suivante, qui devait être soumise à la Commune :

La Commune représente à Paris le pouvoir politique et civil. Elle est l’émanation de l’autorité du peuple. Le Comité Central, conséquence directe des principes fédératifs de la garde nationale, représente la force militaire, Il fait exécuter les ordres donnés