quelques-uns ont même dit que la plupart des obus étaient chargés à blanc. « Au dire des gardes nationaux présents à l’affaire, a écrit un historien assez exact, M. Fiaux, il est certain que le Mont-Valérien ménagea les troupes parisiennes, auxquelles il pouvait, en redoublant ses feux, infliger un véritable désastre » Rien ne justifie cette assertion, qui a été souvent reproduite. Pourquoi le commandant du fort aurait-il ménagé les fédérés ? S’il eût été décidé à demeurer neutre ou à attendre des ordres de Versailles, il n’eût pas tiré un seul obus. Lisbonne, dans son récit, constate que, tard dans la journée, à 4 heures et demie, le fort tirait encore sur les débris des bataillons, qui, suivant la Seine, regagnaient Asnières, sans leur faire beaucoup de mal. L’explication qui semble la plus exacte est que le commandant ne disposait que de pièces insuffisantes, peut-être n’avait-il pas les gargousses nécessaires. La grosse artillerie ne tira point, et les projectiles, lancés principalement de la redoute du Moulin des Gibets par des mitrailleuses, furent sans grand effet.
PANIQUE À RUEIL ET À VERSAILLES
Une partie de la colonne de Bergeret avait résisté à la déroute, s’était défilée à l’abri des maisons et des replis de terrain protégeant la route de Nanterre à Rueil, et avait continué sa marche en avant. Flourens, à qui Bergeret avait expédié un ordre pressant de le secourir, arrivait d’Asnières avec ses troupes, peu nombreuses, trois ou quatre mille hommes environ, et les deux corps faisaient leur jonction à Rueil. La marche sur Versailles par la route de Saint-Germain fut poursuivie. Des chasseurs de Galliffet, attendant au parc de la Malmaison, furent débusqués, et les fédérés s’avancèrent jusqu’à la Jonchère, quelques-uns