furent maintenus en prison, en attendant qu’un retour de fortune permit aux gens de l’empire de faire fusiller, sans danger, ces condamnés. Le 4 septembre survint et les mit en liberté.
La femme d’Eudes, dont il a été souvent question pendant la Commune et qui fut l’objet par la suite de vives médisances, se montra fort énergique au moment du procès de son mari. La police recherchait Blanqui, comme chef de l’attaque du poste de la Villette, et supposait qu’il avait été caché par Mme Eudes. Le juge d’instruction la fit arrêter, la menaça, tenta de l’intimider de toutes les façons ; il essaya aussi de la tromper, en lui assurant que, si elle révélait la cachette de Blanqui, son mari serait ménagé, peut-être acquitté. Il ne put parvenir à lui arracher son secret. Cette attitude virile doit rendre indulgent pour les goûts de coquetterie et les faiblesses galantes qui furent plus tard si durement reprochées à cette femme énergique, notamment par le venimeux Vesinier.
Eudes était mince, de tournure élégante, ayant la figure fine, et des manières distinguées. Sa bravoure, comme celle de presque tous les chefs des armées de la Commune, fut en toute circonstance éclatante. Bien que n’ayant jamais été soldat, il fit montre d’aptitudes militaires suffisantes, surtout dans les commandements en second, qui lui échurent après la défaite du 4 avril.
Nommé membre du Comité du Salut Public, il déploya une activité audacieuse et une fermeté froide. Dans les dernières journées de la lutte dans Paris, il fut un des chefs de la résistance suprême.
Durant l’aventure boulangiste, l’ex-général de la Commune fut sollicité, par divers membres du Comité national, de donner son concours à l’entreprise. Son énergie eût été redoutable. Mais l’un des conseillers du général Boulanger,