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authentique. La véracité nous en a été attestée par le témoignage d’habitants des environs.

(Lanjalley et Corriez. — Hist. de la Révolution du 18 mars. Paris 1871. Librairie internationale Lacroix et Verbœckhoven.)

M. Thiers, dans une dépêche adressée à tous les préfets, porta à leur connaissance les événements du 3 avril, exposés à sa façon :

Depuis deux jours des mouvements s’étant produits du côté de Rueil, Courbevoie, Puteaux, et le pont de Neuilly ayant été barricadé par les insurgés, le gouvernement n’a pas laissé ces tentatives impunies, et il a ordonné de les réprimer sur-le-champ.

Le général Vinoy, après s’être assuré qu’une démonstration qui était faite par les insurgés du côté de Châtillon n’avait rien de sérieux, est parti à quatre heures du matin, avec la brigade Daudel, de la division Faron, la brigade Bernard de la division Bruat, éclairé à gauche par la brigade de chasseurs du général Galliffet, à droite par deux escadrons de la garde républicaine.

Les troupes se sont avancées sur deux colonnes : l’une par Rueil, l’autre par Vaucresson et Montretout. Elles ont opéré leur jonction au rond-point des Bergères.

Quatre bataillons des insurgés occupaient les positions de Courbevoie, telles que la caserne et le grand rond-point de la statue. Les troupes ont enlevé ces positions barricadées avec un élan remarquable. La caserne a été prise par les troupes de marine, et la grande barricade de Courbevoie par le 113e. Les troupes se sont ensuite jetées sur la descente qui aboutit au pont de Neuilly et elles ont enlevé la barricade qui fermait le pont. Les insurgés se sont enfuis précipitamment, laissant un certain nombre de morts, de blessés et de prisonniers. L’entrain des troupes hâtant le résultat, nos pertes ont été nulles. L’exaspération des soldats était extrême, et s’est surtout manifestée contre les déserteurs qui ont été reconnus.

À quatre heures, les troupes rentraient dans leurs cantonnements, après avoir rendu à la cause de l’ordre un service dont la France leur tiendra un grand compte. Le général Vinoy n’a pas quitté le commandement.

Les misérables, que la France est réduite à combattre, ont