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LA COMMUNE VAINCUE PARTOUT

Ainsi partout, sauf à Paris, d’où pas un coup de fusil n’était parti depuis le 18 mars, la Commune était comprimée ou vaincue. M. Thiers annonça officiellement ce résultat par la dépêche suivante, adressée à tous les préfets et insérée à l’Officiel :

Versailles, le 1er avril 1871.

Le progrès de l’ordre a été constant depuis trois jours.

Le calme s’est maintenu constamment à Lyon, rétabli sans coup férir à Saint-Étienne et au Creusot.

À Toulouse, la soumission a été instantanée et ne s’est pas démentie depuis que le préfet, M. de Kératry, y est rentré.

Des poursuites sont intentées contre les auteurs des désordres à Toulouse.

Les ridicules auteurs de l’insurrection de Narbonne avaient la prétention de prolonger la résistance. Abordés par le général Zentz à la tête de 900 hommes, ils ont déposé les armes ; leur chef est sous la main de la justice.

À Perpignan, l’autorité est parfaitement obéie. À Marseille, la garde nationale et la municipalité, ne voulant pas assumer la responsabilité d’une guerre civile funeste à la République autant qu’à la France, ont fait une déclaration qui implique la reconnaissance du gouvernement élu et reconnu par toute la France.

Le général Ollivier, un moment prisonnier de l’émeute, a été rendu.

L’armée va rentrer en force à Marseille et tout terminer.

Ainsi la France entière, sauf Paris, est pacifiée.

À Paris, la Commune, déjà divisée, essayant de semer partout de fausses nouvelles et pillant les caisses publiques, s’agite impuissante, et elle est en horreur aux Parisiens qui attendent avec impatience le moment d’en être délivrés.

L’Assemblée nationale, serrée autour du gouvernement, siège paisiblement à Versailles, où achève de s’organiser une des plus belles armées que la France ait possédées.

Les bons citoyens peuvent donc se rassurer et espérer la fin prochaine d’une crise, qui aura été douloureuse, mais courte. Ils peuvent être certains qu’on ne leur laissera rien ignorer, et que,