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munication de la Commission acheva de rassurer ceux que la formation révolutionnaire de ce nouveau pouvoir avait inquiétés. Les journaux, sans se montrer favorables, donnèrent une appréciation mesurée. Le Sémaphore, l’organe du commerce marseillais, dit :

La situation dans laquelle se trouve Marseille depuis deux jours ne s’est pas modifiée. Le préfet, d’après ce qu’on nous assure, est toujours tenu prisonnier dans ses appartements, et la commission : départementale provisoire continue à diriger, dans la préfecture, les services administratifs. Dans la rue, le public circule paisiblement comme d’habitude. Quelques groupes de curieux stationnent devant la préfecture. Des hommes armés traversent de temps eu temps la place Saint-Ferréol. Mais la tranquillité, en somme, règne jusqu’ici dans la ville. Espérons de nouveau qu’elle ne sera pas troublée.

De son côté l’Égalité, journal radical, publiait les renseignements suivants :

Il n’y a eu aucun désordre, aucun excès, pas une goutte de sang n’a coulé.

Les citoyens, maîtres de la préfecture, se sont occupés à l’instant de constituer une commission départementale provisoire. On a pris, par égale part, des noms dans divers groupes. Ont été désignés :

Trois conseillers municipaux : les citoyens Desservy, Bose, Sidore ; trois membres du club républicain de la garde nationale : les citoyens Bouchet, Barthelet, Cartoux ; trois membres du club républicain du Midi : les citoyens Crémieux, Eticone, Job ; trois autres désignés par les réunions publiques : les citoyens Malviel, Allerini, Guichard.

La Commission avait pris la désignation nullement terrifiante de Commission départementale provisoire. Elle choisit pour son président Gaston Crémieux. Aussitôt installée, elle publia la proclamation suivante adressée aux habitants de Marseille et du département des Bouches-du-Rhône :