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nel Dupin. Démissionnaire, revenu en France, il s’occupa de littérature et de politique ; il publia divers articles sur la campagne du Mexique. Élu député au Corps législatif par le Finistère, il fut un des membres du Tiers-Parti. Il se signala en réclamant la convocation de la Chambre pour le 26 octobre. Ce fut la fameuse convocation de l’Obélisque, où un dément, le poète humanitaire Gagne, se trouva seul au rendez-vous. Il fut nommé préfet de police au 4 septembre, mais bientôt il fut remplacé par M. Edmond Adam. Il reçut, en octobre, le grade de général de division, commandant les cinq départements de la Bretagne, et organisa le camp de Conlie. Par un nouveau coup de tête, il donna sa démission. M. Thiers, bien qu’appréciant à sa juste valeur le casse-cou instable, lui confia, au 18 mars, le département de la Haute-Garonne, pour tenir en respect les Toulousains, et pour se débarrasser d’un préfet devenu suspect.

ARRIVÉE DE M. DE KÉRATRY

M. de Kératry arriva à Toulouse avant que sa nomination fût officielle. Il apprit que la garnison ne comportait que 600 hommes, et que la garde nationale paraissait en majorité réclamer la Commune. Les généraux avaient obtenu d’Armand Duportal la promesse qu’il maintiendrait l’ordre et resterait fidèle à Versailles, mais cet engagement ne parut pas assez sûr au nouveau préfet. Il crut devoir amadouer son prédécesseur en le conviant à l’aider à prendre possession de sa préfecture. Kératry écrivit à Duportal une lettre, datée de Paris, 24 mars, midi, en réalité écrite à Toulouse même, ou dans les environs, par laquelle il mandait :

Appelé par le gouvernement à la préfecture de la Haute-