susceptible aussi de lui attirer plus que des ennuis. Il donna, comme conclusion de sa protestation, sa démission. L’assemblée négligea de faire arrêter séance tenante cet audacieux agent de provocation. On le laissa partir et il se rendit aussitôt à Versailles. Il fut félicité par M. Thiers, ont il avait adroitement servi les combinaisons, en prolongeant la résistance des maires et en retardant les élections communales.
M. Tirard eut par la suite une heureuse carrière parlementaire. Plusieurs fois réélu, il fut président de la commission des douanes et fit partie de divers cabinets. On avait recours à lui, quand, au cours de crises ministérielles, on ne savait comment dénouer la situation. Il était devenu le président du conseil en 1889, au moment de l’Exposition pendant l’agitation boulangiste, qu’il contribua à laisser croître. Il est mort sénateur inamovible.
Tirard est l’homme néfaste qui, en refusant de siéger à la Commune, où son attitude entraîna d’autres défections, a fortement contribué à la victoire définitive de Versailles. Son autorité et sa modération eussent contribué à imposer, à M. Thiers et à la province, une transaction. Sa retraite et son exemple ont amené la lutte implacable. Il doit demeurer l’un des parlementaires les plus responsables, devant la postérité, du sang versé et des ruines lamentables.
LES DÉLÉGUÉS À LA MAIRIE DE LA BOURSE
Il était près de minuit, quand, au nom des délégués du Comité Central, introduits à la mairie, la parole fut donnée à Arnold (et non Antoine Arnaud, comme le dit par erreur Frédéric Damé, dans son livre « La Résistance », inspiré et révisé par Tirard).