vernement et de l’Assemblée, voulait alarmer les Prussiens. Il exagérait à dessein l’incertitude du paiement de l’indemnité de guerre, afin de provoquer de la part des créanciers vainqueurs de terribles mesures conservatoires, c’est-à-dire des mesures offensives et destructives. Il s’efforçait de faire accroire aux Prussiens que leur gage était en péril. Ce langage, indigne d’un ministre qui à chaque instant se déclarait patriote, était en même temps incompréhensible, absurde dans la bouche d’un homme d’affaires, d’un avocat. Le conflit entre Paris et Versailles était pure contestation d’ordre intérieur. Une discussion de régime. Une ville jouirait-elle de prérogatives particulières, comme de pourvoir à sa garde à sa sûreté ? Aurait-elle des franchises municipales ? Garderait-elle des ministres qui avaient eux-mêmes déserté leur poste ? Ferait-elle un appel au pays pour renouveler la représentation nationale ? Établirait-elle, sans consulter la province, comme cela s’était déjà vu six mois auparavant, un gouvernement qualifié de provisoire ou de défense républicaine ? Telles étaient les questions qui divisaient Paris et Versailles. Les Allemands n’avaient rien à craindre de cette compétition rien à voir non plus dans ce litige entre Français.
Les tiers créanciers, en droit privé, n’ont pas à se préoccuper des modifications dans le personnel et les statuts d’une grande administration, leur débitrice La dette reste la même, et les droits du créancier ne sont pas en péril, tant que le gage n’est pas détruit ou changé. La question de l’indemnité de guerre était comparable à une transaction entre commerçants. La France s’était engagée à payer une somme dans les délais fixés et à laisser en gage une partie de son territoire aux mains de l’ennemi, tant que les acomptes à échoir ne seraient point soldés. La collision sur la Butte Montmartre, la fuite de M. Thiers à Versailles, et le fau-