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Clemenceau, les Lockroy, tous ces députés au mauvais esprit, donneraient probablement leur démission, et ce serait un bon débarras. Tout était donc pour le mieux ! Et M. Thiers, radieux, en se frottant les mains, considérait avec satisfaction la situation. Son plan s’accomplissait ainsi ponctuellement. Tout avait été par lui prévu, combiné avec adresse et tout se réalisait à souhait. Il avait obtenu la chose la plus importante, et qui était la victoire sûre après avoir été le salut immédiat : le temps inemployé par ces niais vaniteux du Comité Central, croyant avoir ville gagnée. Temps bien rempli par lui, grâce à l’obligeance des Allemands. Du concours prussien il était surtout satisfait.

M. THIERS ET SES AMIS LES ALLEMANDS

Ces excellents amis, Bismarck et de Moltke, avaient fait tout ce qui était en leur pouvoir pour hâter le rapatriement des forces prisonnières destinées à bombarder Paris et à le prendre d’assaut. Cette mise à la disposition de M. Thiers des contingents sans lesquels il serait infailliblement battu et obligé de céder, de démissionner, avait été décidée assez lentement dans les conseils de Berlin. Il y avait eu d’abord quelque hésitation. Il est faux, comme l’ont dit les écrivains réactionnaires, que le Comité Central ait été favorisé par les Allemands. Des échanges de dépêches avaient eu lieu, qui ne faisaient qu’affirmer un fait forcé : la reconnaissance par le Comité Central de l’état de choses existant. Il lui était bien difficile d’agir autrement. Il subissait une paix onéreuse et honteuse, à laquelle il n’avait pas coopéré. En déclarant que rien ne serait changé aux conditions pour l’exécution du traité de paix, il ne faisait que se soumettre à la nécessité. Le patriotisme indiscutable des gardes nationaux, si fortement manifesté à la veille de l’entrée des Prussiens dans Paris, ne pouvait aller jusqu’à rompre les