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volontaire, dans les rangs des Amis de l’Ordre. Cette offre avait été refusée. I était inquiétant qu’elle ait pu être faite. Le sous-préfet avait ordonné au commissaire central Monicault de veiller sur M. Rouher et de l’empêcher de fuir. Il devait également lui interdire de communiquer avec des amis, bonapartistes notoires, venus à sa rencontre. C’était en réalité un fait fort insignifiant que la présence d’un bomme aussi impopulaire que le bras droit et le conseiller de Napoléon III. M. Rouher ne pouvait rien, n’était plus rien. Mais son offre de combattre du côté de Versailles, bien que repoussée, n’augmentait pas la confiance des Parisiens dans le républicanisme de l’Assemblée. Et les maires pensaient que les adhésions du duc d’Aumale et de M. Rouher n’étaient point faites pour donner de la popularité à l’Assemblée nationale, ni pour engager les républicains à se compromettre davantage, en se montrant hostiles aux franchises municipales. Les intérêts de la République et les droits de Paris se trouvaient avoir pour eux, bien visiblement, le Comité Central, et il était grave et fâcheux pour des maires et des députés qui avaient été nommés comme républicains de paraître, en prolongeant une résistance périlleuse, faire cause commune avec Rouher et le duc d’Aumale.

LA PRESSE CONSEILLE LA TRANSACTION

Les journaux républicains modérés entretenaient ces dispositions favorables aux concessions.

Le Temps disait : « Le suffrage universel a ses inconvénients, qu’il serve du moins à substituer les luttes pacifiques aux luttes armées. »

La Liberté encourageait à aller au vote : « Nous faisons de notre côté appel à la conciliation des partis. Nous con-