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nous les invitons à nous le témoigner en s’unissant à nous dans le vote commun de Dimanche.

LES MAIRIES OCCUPÉES

L’une des conséquences de la transaction en litige devait être la remise aux maires des mairies dont ils avaient été dépossédés. Il y avait eu résistance, et même des violences s’étaient produites dans plusieurs de ces mairies, lors des tentatives du Comité Central pour les occuper.

À la mairie du VIIe (Palais-Bourbon) les citoyens Parisel, Mariani, Urbain et André, s’étaient présentés, le 24 mars, à 9 heures du matin, pour prendre possession d’une des salles de la mairie, afin d’y préparer les élections. Ils se firent connaître comme envoyés par le Comité Central. MM. Hortus et Bellaigue, adjoints, déclarèrent « qu’ils ne reconnaissaient pas l’autorité du Comité Central ; que la Mairie était une et indivisible ; qu’ils ne pouvaient partager les pouvoirs qui leur avaient été conférés par le suffrage universel, et qu’ils ne céderaient qu’à la force ».

Les délégués dirent qu’ils regrettaient de ne pouvoir agir d’accord, qu’ils n’avaient d’ailleurs qu’une mission purement électorale. Les adjoints firent alors appel au chef de poste de la mairie. Celui-ci monta, et comme les adjoints le sommaient d’opter entre les ordres de la mairie et ceux du Comité Central, cet officier répondit qu’il devait obéissance au Comité Central. Les adjoints se retirèrent alors, en laissant une protestation.

La mairie du XVIIe (Batignolles) fit apposer dans l’arrondissement une protestation signée : F. Favre, maire, Villeneuve, Cacheux, Malon adjoints, contre l’occupation faite au nom du Comité Central, déclarant qu’ils suspendaient tout acte municipal ; ils considéreraient l’usage du cachet de la municipalité et l’emploi des fonds ainsi que