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fois, le lendemain, samedi 25, à onze heures du matin. Le motif de cette nouvelle réunion fut que plusieurs députés-maires s’étaient rendus à Versailles : ils rapporteraient des nouvelles et la conciliation pourrait peut-être enfin se faire.

Le proposition fut acceptée. Le lendemain devait avoir lieu ce qu’on a nommé la Capitulation des maires.

APPEL DU COMITÉ DE CONCILIATION

Le journal le Temps avait publié, sous le signature de son rédacteur en chef Nefftzer, un article important engageant les partis à se concilier. « Une catastrophe sanglante, disait-il, ne peut être évitée que par des concessions mutuelles et une sagesse extrême des deux côtés. Les questions d’amour-propre, les idées de lutte à outrance devant l’étranger seraient ici fort déplacées, et nous estimons que le parti qui s’honorera le plus, dans ces tristes circonstances, sera celui qui aura fait à la paix des rues, à la chose publique, à l’humanité le plus de sacrifices et le plus de concessions. »

Le Temps, organe de la bourgeoisie libérale, blâmait donc le parti qui refuserait de faire des concessions, et ce blâme visant Versailles encourageait les maires à céder.

Ce fut dans cet esprit d’apaisement que plusieurs citoyens, dont quelques-uns s’étaient rendus à la dernière réunion à la mairie du IIe, firent apposer l’affiche suivante sous le titre de Comité de conciliation :

Citoyens,

En face des effroyables périls qui menacent la Patrie et la République, qu’importe une vaine question de forme et de vaine légalité ?

Le scrutin seul peut mettre un terme à une crise qui serait autrement sans issue. Le scrutin seul peut calmer les esprits, pacifier la rue, raffermir la confiance, assurer l’ordre, créer une